Loujain al Hathloul est jugée pour diverses accusations liées à ses activités pacifiques en faveur des droits humains, notamment sa campagne pour le droit des femmes de prendre le volant et pour l’abolition du système de tutelle masculine. Elle risque d’être condamnée à une lourde peine de prison.
« En prison, Loujain al Hathloul a subi des actes de torture, des sévices sexuels et le placement à l’isolement, ce qui vient s’ajouter au fait qu’elle est injustement privée de sa liberté depuis près de deux ans »
« En prison, Loujain al Hathloul a subi des actes de torture, des sévices sexuels et le placement à l’isolement, ce qui vient s’ajouter au fait qu’elle est injustement privée de sa liberté depuis près de deux ans, a déclaré Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty International.
« L’existence même de ce simulacre de procès met à mal la soi-disant volonté des autorités de mener des réformes dans le royaume. Comment peuvent-elles initier le changement dans le pays lorsque les femmes qui justement luttent pour ces réformes sont encore sanctionnées ?
« Il est temps que les autorités abandonnent ces accusations absurdes, diligentent une enquête indépendante et impartiale sur le traitement qui lui est réservé en détention et amènent les responsables à rendre des comptes pour leurs actes. C’est le seul moyen qui permettrait de donner un peu de crédibilité au programme de réformes. »
Le procès de Loujain al Hathloul s’est ouvert le 13 mars 2019 devant le Tribunal pénal spécial de Riyadh. Jusqu’à présent, toutes ses audiences se sont déroulées à huis clos, les diplomates et les journalistes n’étant pas autorisés à y assister.
Amnesty International réclame l’abandon de toutes les charges pesant sur Loujain al Hathloul, ainsi que sa libération immédiate et inconditionnelle. Enfin, elle demande aux autorités de permettre à des observateurs indépendants d’assister aux procès et d’en rendre compte publiquement.
Complément d’information
Loujain al Hathloul, ainsi que plusieurs éminentes défenseures et militantes saoudiennes des droits humains, ont été arrêtées en mai 2018. Ces courageuses militantes réclamaient de manière pacifique le droit pour les femmes de conduire, l’abolition du système de tutelle masculine, et prônaient la justice et l’égalité.
Loujain al Hathloul a été arrêtée le 17 mai 2018 et a subi toute une série de violations des droits humains pendant sa détention, notamment la torture, les violences sexuelles et d’autres formes de mauvais traitements. Pendant les trois premiers mois de sa détention, elle a été détenue au secret, sans pouvoir communiquer avec sa famille ni son avocat. Depuis janvier 2020, elle a également été soumise à plusieurs périodes d’isolement.
Aujourd’hui, 13 militantes des droits des femmes font encore l’objet de poursuites judiciaires en raison de leurs activités en faveur des droits humains. Sur ces 13 personnes, cinq se trouvent en détention : Loujain al Hathloul, Samar Badawi, Naseema al Sada, Nouf Abdulaziz et Mayaa al Zahrani.
Si les huit autres ont été remises en liberté provisoire, elles courent toujours le risque d’être condamnées à des peines de prison au titre de la législation relative à la lutte contre la cybercriminalité en raison de leur travail en faveur des droits humains.