Depuis 2016, les autorités bahreïnites ont accéléré leur campagne visant à éliminer l’opposition politique, en interdisant des partis qui existaient juridiquement avant le soulèvement de 2011. Le gouvernement a rendu illégaux les principaux partis d’opposition et médias indépendants, et emprisonné des personnalités éminentes de l’opposition. En conséquence, Bahreïn ne compte aujourd’hui aucun dirigeant de l’opposition politique qui ne soit pas emprisonné et aucun média indépendant qui ose critiquer ouvertement le gouvernement.
« Au cours des 11 dernières années, les autorités de Bahreïn ont étouffé toute forme de contestation et réprimé sévèrement les droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association, a déclaré Amna Guellali, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Aujourd’hui à Bahreïn, il n’existe aucune véritable opposition politique ni aucun média indépendant, tandis que les organisations de défense des droits humains ne peuvent pas travailler librement à l’intérieur du pays. L’organisation de ces élections législatives ne résoudra pas le climat de répression et le déni des droits fondamentaux que connaît Bahreïn depuis plusieurs années. »
Au moins 12 prisonniers d’opinion, parmi lesquels plusieurs chefs de file des manifestations de 2011 et Ali Salman, responsable du parti Al Wefaq, qui était l’un des principaux partis d’opposition, languissent actuellement en prison.
Complément d’information
Bahreïn organise des élections législatives et municipales le 12 novembre. C’est la deuxième fois que ces élections ont lieu depuis que les autorités ont interdit les activités des partis politiques d’opposition et empêché les candidatures de leurs membres.
En juillet 2016, le gouvernement a rendu illégal le parti d’opposition Al Wefaq, formation politique chiite ayant remporté le plus grand succès électoral de tous les partis depuis que la Constitution actuelle est en vigueur. Entre 2012 et 2017, les autorités ont également interdit Amal, un autre parti d’opposition qui était en concurrence avec Al Wefaq pour les voix des électeurs chiites, et le parti d’opposition laïc Waad. Les membres de ces partis politiques se sont vu en outre interdire d’occuper des fonctions de direction dans des organisations de la société civile.
Depuis que les autorités ont fermé le quotidien indépendant Al Wasat en juin 2017, toutes les chaînes de télévision, les stations de radio et les organes de presse du pays sont soit pro-gouvernementaux, soit directement contrôlés par l’État.
Pour plus d’informations, veuillez consulter la déclaration publique [1] d’Amnesty International sur les élections.