Bangalore/New Delhi : L’expulsion de sept Rohingyas marque un jour sombre pour l’Inde

Le 4 octobre, sept hommes rohingyas – Mohammad Jalal, Mokbul Khan, Jalal Uddin, Mohammad Youns, Sabbir Ahamed, Rahim Uddin et Mohammad Salam – ont été renvoyés de force au Myanmar par le gouvernement indien. Ces sept hommes risquent fortement d’être soumis par le gouvernement du Myanmar à de graves violations des droits humains.

« La décision rendue le 4 octobre par la Cour suprême marque un jour sombre pour les droits humains en Inde. Cette décision va à l’encontre de la tradition, dont l’Inde pouvait être fière, d’accueil des personnes fuyant de graves violations des droits humains. Elle met en danger les populations les plus persécutées au monde et est dénuée de toute empathie, a déclaré Aakar Patel, d’Amnesty Inde.

Les sept hommes rohingyas ont pu à un moment espérer une issue heureuse quand un recours a été déposé auprès de la Cour suprême pour stopper leur renvoi forcé le 4 octobre. Malheureusement, la formation de trois juges dirigée par le nouveau président de la Cour suprême, Ranjan Gogoi, a rejeté ce recours. Les requérants avaient demandé à la Cour de permettre au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de voir ces hommes pour déterminer s’ils avaient besoin d’une protection au titre de la législation relative aux réfugiés, ce qui n’a pas été autorisé. Les sept hommes ont été déclarés « immigrants illégaux » au titre de la Loi de 1946 relative aux étrangers, souvent utilisé de façon abusive.

« Le gouvernement indien mène de façon incessante depuis plus de deux ans à présent une campagne de dénigrement contre la communauté rohingya en Inde. Cette décision représente un dangereux précédent pour tous les demandeurs d’asile et tous les réfugiés en Inde. Le gouvernement de Narendra Modi doit collaborer avec le HCR afin de ne pas bafouer ses engagements relatifs aux droits fondamentaux  », a déclaré Aakar Patel.

Amnesty International a publié en début d’année un rapport présentant des éléments nombreux et dignes de foi permettant de conclure à la responsabilité du commandant en chef des forces armées du Myanmar, le général Min Aung Hlaing, et de 12 autres personnes, clairement identifiées, dans des crimes contre l’humanité perpétrés lors des opérations de nettoyage ethnique menées contre la population rohingya du nord de l’État d’Arakan. Fruit de neuf mois de recherches intensives, notamment au Myanmar et au Bangladesh, ce document constitue le compte rendu le plus complet jamais publié par Amnesty International sur la manière dont les forces armées du Myanmar ont contraint plus de 702 000 femmes, hommes et enfants – soit plus de 80 % de la population rohingya du nord de l’État d’Arakan recensée avant la crise – à se réfugier au Bangladesh et dans d’autres pays à partir du 25 août 2017.

Le 2 octobre, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée s’est dite fortement préoccupée par le fait que le gouvernement prévoyait de renvoyer de force au Myanmar les sept hommes rohingyas, car cela constituait une expulsion et une violation du droit international.

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