Les répercussions négatives de la crise politique sur les droits économiques et sociaux au Burundi sont très préoccupantes. La commission a établi que l’augmentation des taxes appauvrit la population, tandis que des citoyens subissent des mauvais traitements lorsqu’ils ne peuvent ou ne veulent pas verser leur contribution « volontaire » aux élections de 2020. Ces éléments sont cohérents avec les précédentes conclusions d’Amnesty International au sujet des actes de harcèlement infligés à des personnes ayant refusé de verser leur contribution au parti au pouvoir. Les habitants se sont également plaints de l’augmentation des impôts locaux, se retrouvant bien souvent dans l’incapacité de faire la distinction entre taxes officielles et actes d’extorsion [1].
La commission d’enquête recommande que le Burundi, avec l’appui de la communauté internationale, mette sur pied des mécanismes ad hoc chargés d’enquêter sur les violations des droits humains et de poursuivre les auteurs présumés des crimes de droit international sur lesquels la Cour pénale internationale ne mène pas d’investigations. Amnesty International partage l’objectif de la commission, à savoir prévenir les failles en matière d’obligation de rendre des comptes. La commission peut-elle fournir de plus amples détails sur la composition et le fonctionnement de ces mécanismes ad hoc ?
Enfin, Amnesty International est déçue d’apprendre que le Burundi refuse de coopérer avec la commission, mais aussi avec l’équipe d’experts mandatée avec le soutien du pays [2], démontrant une nouvelle fois qu’il importe de poursuivre l’examen ; aussi Amnesty International invite-t-elle le Conseil à renouveler le mandat de la commission.
Complément d’information
Cette déclaration se fonde sur une déclaration orale présentée devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 17 septembre dans le cadre du dialogue interactif avec la commission d’enquête sur le Burundi, à la suite de la présentation de son rapport final.