Ce jeudi 1er juillet, dans une lettre recommandée adressée aux gouvernements flamand, wallon et bruxellois, les quatre organisations de défense des droits humains demandent que s’arrête dès aujourd’hui l’exportation de composants militaires vers la Turquie dans le cadre du programme A400M. L’armée de l’air turque viole l’embargo des Nations Unies sur les armes en Libye en ayant recours à la technologie belge. Les organisations envisagent d’intenter une action en justice si les autorités régionales ne prennent pas les mesures adéquates.
Des entreprises d’armement belges fournissent depuis 2013 des composants pour l’avion de transport militaire turc A400M. Cet avion de transport militaire joue un rôle important dans la livraison d’armes et de troupes pour les guerres en Libye, en Syrie et au Nagorny-Karabakh. Le rapport d’un groupe d’experts des Nations Unies fait état de 34 vols d’A400M turcs vers la Libye, en violation de l’embargo sur les armes décrété par les Nations unies. Un embargo sur les armes est imposé à la Libye par le Conseil de sécurité des Nations unies depuis 2011. La Turquie continue pourtant de fournir des armes et des mercenaires au gouvernement d’entente nationale en violation de cet embargo.
Dans une lettre recommandée aux gouvernements régionaux, la LDH, AI, la CNAPD, et Vredesactie demandent l’arrêt des exportations de composants pour le dixième et dernier A400M turc. “Nos gouvernements agissent en violation des lois sur le commerce des armes en fournissant un utilisateur qui viole l’embargo international sur les armes. Si les trois régions ne veulent pas se conformer à leur propre réglementation, nous n’aurons d’autre choix que d’intenter une action en justice", ont déclaré les organisations.
Les entreprises d’armement belges Asco Industries, Sabca, Sonaca et Safran Aero Boosters produisent des pièces du moteur, des ailes et du train d’atterrissage de l’A400M turc. "Les pièces produites par les entreprises d’armement belges finissent dans les avions militaires turcs et servent à alimenter les conflits en Libye, en Syrie et au Nagorny-Karabakh. Le fait que la technologie des armes belges soit utilisée dans ce processus est non seulement immoral mais aussi illégal" précisent les organisations.
La LDH, AI, la CNAPD et Vredesactie demandent aux trois régions de prendre des mesures dans les 30 jours afin que la Turquie ne soit plus utilisatrice finale des licences actuelles et futures. Si des mesures adéquates ne sont pas prises, les organisations pourraient être obligées d’engager des actions en justice pour empêcher les exportations de biens et de composants liés à la défense dans le cadre du programme A400M.