États-Unis, Le rassemblement des pro-armes représente une menace

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Un rassemblement pro-armes doit se tenir à Richmond, en Virginie, le jour où est célébré Martin Luther King, et qui risque d’attirer des suprématistes blancs et des groupes inspirés par la haine.

« Lorsque nous avons un système qui permet un accès quasi libre aux armes et un président américain et des leaders élus qui prônent des politiques discriminatoires ciblant délibérément les communautés de couleur, les immigrants, les demandeurs d’asile, les personnes LGBTQ, les musulmans et les juifs, ces politiques fondées sur la haine se traduisent par une violence par arme à feu flagrante et épouvantable. En outre, il est particulièrement inquiétant que ce rassemblement soit organisé le jour où notre pays célèbre le révérend Martin Luther King Jr., grand défenseur pacifique des droits civiques, victime de la violence armée, a déclaré Ernest Coverson, responsable de la campagne Halte à la violence armée à Amnesty International États-Unis.

« Lorsque des extrémistes et des suprémacistes blancs sont en mesure d’utiliser des armes pour intimider et harceler des communautés marginalisées, ils créent un climat de peur et infligent de graves préjudices sans même avoir besoin d’appuyer sur la gâchette.

« Nous constatons partout dans le monde que le suprématisme blanc, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, le sentiment anti-musulman et anti-LGBTQ, sont utilisés pour renforcer la discrimination contre des communautés déjà marginalisées. Le fait de ne pas amener à rendre des comptes ceux qui profèrent ou encouragent ces discours haineux, ou préfèrent fermer les yeux, ne fait qu’aggraver le problème. En n’empêchant pas ceux qui risquent de nuire de se procurer facilement des armes, notre gouvernement manque à son devoir de privilégier les personnes – et non les armes. »

Complément d’information et contexte

Dans son rapport intitulé "In the Line of Fire : Human Rights and the U.S. Gun Violence Crisis", Amnesty International examinait tous les aspects de la vie aux États-Unis qui sont impactés d’une manière ou d’une autre par l’accès libre aux armes à feu, en l’absence d’efforts réels pour mettre en place une règlementation nationale digne de ce nom. Aucune loi fédérale n’interdit à un citoyen reconnu coupable d’un délit de haine d’acheter une arme à feu. Plus de 8 500 crimes de haine par an, soit 23 par jour, impliquent une arme à feu. Les personnes à la croisée de plusieurs identités peuvent être exposées à des risques accrus : les victimes du Pulse étaient majoritairement des personnes latino-américaines et les femmes transgenres de couleur sont exposées à un risque disproportionné de se faire tirer dessus.

Selon des données du FBI de 2017 [1], les crimes de haine motivés par les préjugés religieux ont représenté 1 679 infractions signalées par des responsables de l’application des lois. L’analyse des infractions fondées sur les préjugés religieux montraient que 58,1 % se fondaient sur des préjugés antisémites. Il importe de noter que ces chiffres ne sont pas globaux, mais reflètent plutôt les violences inspirées par la haine qui ont d’abord été signalées par les victimes aux autorités d’État ou locales, puis transférées volontairement au FBI par ces autorités, et enfin seulement classées dans la catégorie des crimes de haine par le FBI. Certaines communautés choisissent parfois de ne pas signaler les violences motivées par la haine parce qu’elles se méfient ou ont peur des représentants de l’ordre ; ces chiffres sont donc sans doute bien plus élevés.

La loi ne préviendra pas tous les cas de violence armée motivée par la haine, mais divers projets de loi – s’ils étaient adoptés – contribueraient à tenir les armes à feu hors de portée de ceux qui commettent de tels actes. Amnesty International États-Unis demande l’adoption de la loi de 2019 visant à désarmer la haine, de la loi de 2019 visant à renforcer l’examen des antécédents et de la loi de 2019 visant à interdire les armes d’assaut.

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