« Cette loi ne protège ni les familles ni la vie : elle alimente la haine et la discrimination, menaçant ainsi la vie et les droits d’innombrables personnes. Il est inquiétant que le Congrès du Guatemala s’acharne à gâcher du temps et des ressources en adoptant des lois qui ne feront rien d’autre qu’aggraver les nombreux problèmes sociaux et les atteintes aux droits humains dont sont victimes tant de personnes dans le pays, au lieu de réellement essayer de les régler », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques.
La loi modifierait le Code pénal pour ériger en infraction les fausses couches et imposer des peines de prison aux personnes qui « favorisent ou facilitent l’accès à l’avortement ». Elle interdit également expressément le mariage entre personnes du même sexe, l’enseignement de la diversité sexuelle et de l’égalité des genres à l’école, ainsi que les poursuites pénales contre des personnes ou groupes pour des motifs de discrimination liée à l’orientation sexuelle.
D’après l’Observatoire national des droits des personnes LGBTIQ+ [1], au moins 32 personnes LGBTIQ+ ont été tuées au Guatemala l’année dernière en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, et neuf personnes LGBTIQ+ ont déjà été tuées en 2022. Le pays enregistre en outre un nombre alarmant de grossesses chez les filles et les adolescentes : l’année dernière, 2 041 filles de 14 ans ou moins [2] ont donné la vie, et le pays a recensé plus de 65 000 grossesses de filles et adolescentes âgées de 10 à 19 ans.
« Le Guatemala affiche déjà des niveaux scandaleux de violences faites aux femmes, aux filles et aux personnes LGBTIQ+. En érigeant en infraction les fausses couches et en interdisant les enseignements sur les relations non hétérosexuelles et les sanctions pour les discriminations liées à l’orientation sexuelle, le Congrès du Guatemala légalise la violence et la discrimination institutionnalisées contre les femmes, les filles et la communauté LGBTIQ+ », a déclaré Erika Guevara Rosas.
« L’accès à l’avortement légal et à une éducation sexuelle complète est non seulement un droit humain, mais également une politique publique fondamentale pour faire face aux grossesses chez les adolescentes et aux violences et discriminations liées au genre. Si le président Alejandro Giammattei Falla souhaite lutter contre ces problèmes et veiller à ce que son gouvernement respecte ses obligations en matière de droits humains, il doit opposer son véto à ce projet de loi indéfendable. »