« Ces accusations absurdes de sédition portées contre six Hongkongais·e·s, visiblement au motif qu’ils ont applaudi pendant les audiences, marquent un nouveau coup dur porté aux droits humains dans la ville.
« La réaction totalement disproportionnée des autorités de Hong Kong face à un acte mineur de défi pacifique montre qu’elles ne reculeront devant rien pour étouffer les plus petits murmures de dissidence.
« Ces arrestations apportent une nouvelle fois la preuve que la police de la sécurité nationale de Hong Kong, qui détient des pouvoirs d’investigation quasi illimités que lui confère la loi relative à la sécurité nationale, est de plus en plus impliquée dans la gestion d’affaires qui ne sont pas liées à la sécurité nationale.
« La police de Hong Kong doit cesser d’utiliser abusivement des accusations de sédition trop générales pour museler toute forme d’expression pacifique. Il n’existe pas de contexte dans lequel l’acte d’applaudir peut être considéré comme un crime », a déclaré Erwin van der Borght, directeur régional pour l’Asie et le Pacifique à Amnesty International.
Complément d’information
La police de la sécurité nationale de Hong Kong a arrêté le 6 avril 2022 six personnes soupçonnées d’avoir « causé des troubles » lors de différentes audiences au tribunal entre décembre 2021 et janvier 2022. Elles sont accusées de « sédition », une infraction passible d’une peine de deux ans d’emprisonnement.
Lors du procès de la militante Chow Hang-tung le 4 janvier, plusieurs membres de l’assistance se sont vus ordonner de quitter la salle parce qu’ils ont applaudi ses propos en faveur des victimes de la répression de Tiananmen en 1989 à Pékin.
Leo Tang King-Wah, l’une des personnes interpellées, est l’ancien vice-président de la Confédération des syndicats de Hong Kong (HKCTU), qui a été dissoute. Le 31 mars 2022, la police l’a emmené, ainsi que deux autres anciens membres de la HKCTU pour les interroger, au motif que la Confédération n’avait pas transmis des informations exigées par la police de la sécurité nationale.
Depuis 2020, le gouvernement de Hong Kong se sert des lois relatives à la sédition datant de l’époque coloniale comme d’un outil pour poursuivre en justice des militant·e·s politiques, des journalistes et des auteurs.
En juillet 2021, cinq orthophonistes ont été arrêtés et plus tard inculpés de comploter en vue de diffuser des « contenus séditieux », parce qu’ils avaient publié une série de livres pour enfants.
En décembre 2021, des cadres et des membres du conseil d’administration de l’organe de presse désormais fermé Stand News ont été arrêtés pour « publication séditieuse ».
En mars 2022, le militant politique Tam Tak-chi a été reconnu coupable de sédition pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.