Sri Lanka, les autorités doivent respecter le droit des personnes à manifester

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Amnesty réagit aux arrestations et à la force illégale auxquelles les autorités sri-lankaises ont récemment recouru contre des manifestant·e·s, rassemblés devant le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour protester contre la crise économique dans le pays.

« Les autorités sri-lankaises ne doivent pas recourir à une force inutile ou excessive pour disperser des manifestant·e·s qui souffrent des conséquences d’une crise économique échappant à tout contrôle. Même quand des manifestations prennent une tournure violente, la force ne doit être employée par les forces de l’ordre que lorsqu’elle est absolument nécessaire, et elle doit être strictement proportionnée à la situation. Les autorités doivent s’abstenir de recourir à la force pour répandre la peur et étouffer la dissidence.

« Selon certaines sources, 54 personnes, dont des journalistes couvrant les événements, ont été arrêtées et des dizaines d’autres blessées. Nombre d’entre elles ont été agressées et soumises à des actes de torture ou à d’autres mauvais traitements en garde à vue. Les manifestant·e·s se sont également plaints que la police avait enregistré leurs déclarations sans leur permettre de bénéficier des services d’un avocat. »

« Les autorités sri-lankaises doivent s’abstenir d’arrêter des personnes pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement, et respecter les garanties d’une procédure régulière telles que le droit de consulter sans délai un avocat. Amnesty International est très préoccupée par les violations des droits humains actuellement commises au Sri Lanka, les autorités recourant illégalement à la force et à des restrictions à la liberté de mouvement pour tenter de réprimer la contestation », a déclaré la directrice régionale pour l’Asie du Sud à Amnesty International, Yamini Mishra.

Complément d’information

Le 31 mars, de très nombreuses personnes se sont rassemblées devant le domicile du président de la République pour protester contre l’aggravation de la crise économique dans le pays, qui prive la population de produits de première nécessité, notamment de médicaments essentiels, de nourriture, de gaz pour la cuisson des aliments et d’électricité. Des coupures d’électricité de 13 heures ont eu lieu dans certaines régions, et au moins quatre personnes ont perdu la vie alors qu’elles faisaient la queue par de fortes chaleurs dans l’espoir d’acheter du gaz de cuisine. Des manifestations pacifiques ont lieu un peu partout dans le pays depuis plusieurs semaines.

Selon les médias et des vidéos circulant sur Internet, la manifestation du 31 mars se déroulait de manière essentiellement pacifique quand la police a commencé à utiliser du gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser les participant·e·s ; la situation a alors rapidement dégénéré et un bus a été incendié. Des dizaines de personnes ont été blessées [1], dont des civils, des journalistes et des membres des forces de l’ordre. Les autorités ont également mis en place un couvre-feu pour tenter de maîtriser la situation.

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