« Le rapport de la médiatrice, rendu public le 19 mars, confirme l’étendue des violations inacceptables subies par les détenus à la MCCI, où il a été établi que des agents pénitentiaires, y compris des nouvelles recrues, se sont entendus pour justifier leurs agissements tandis que de hauts responsables ont fermé les yeux sur les comportements répréhensibles, ce qui révèle une culture d’impunité profondément ancrée au sein de l’administration pénitentiaire, a déclaré la directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, Vongai Chikwanda.
« Les autorités du Lesotho doivent mener dans les meilleurs délais une enquête indépendante, impartiale, transparente et efficace sur les actes de torture et autres violations signalés à l’encontre de personnes détenues. Elles doivent traduire en justice les responsables présumés dans le cadre de procès équitables et permettre aux victimes d’accéder à la justice et à des recours effectifs.
« Le ministre du Droit et de la Justice et le Commissaire national des services pénitentiaires doivent garantir l’obligation de rendre des comptes en amenant les personnes soupçonnées d’être responsables de ces violations à répondre de leurs actes, ainsi qu’en prenant des mesures concrètes pour réformer le système pénitentiaire du pays afin qu’il respecte les normes internationales relatives aux droits humains, notamment par la révision des lois et de la réglementation en matière de détention, l’amélioration des conditions de détention et la promotion d’une culture du respect des droits humains de la part du personnel de l’administration pénitentiaire.
« Les autorités doivent en outre veiller à ce que les huit détenus nommés et les autres personnes détenues à l’Institution pénitentiaire centrale de Maseru soient protégés de la torture, en prenant immédiatement des mesures pour appliquer les recommandations du Bureau de la médiatrice. »
Complément d’information
Le 22 décembre 2023, des détenus de la MCCI ont été roués de coups par des agents des Services pénitentiaires du Lesotho (LCS) et en ont gardé des blessures visibles. Selon le rapport de la médiatrice, des nouvelles recrues du centre de formation des LCS, sous le commandement de hauts responsables, ont été engagées pour agresser des détenus avec divers objets lors d’une fouille de routine.
Les familles de ces détenus ont cherché à obtenir justice par le biais du tribunal de Maseru, en faisant valoir le caractère illégal des châtiments corporels et la privation des droits de visite.
Le rapport [1] de la médiatrice fait suite à une enquête menée en janvier 2024.