« De nombreux États se sont mobilisés pour aider le Pakistan, qui entame un chemin long et difficile après les inondations dévastatrices de l’an dernier. S’il s’agit d’une mesure bienvenue de la part des États qui comptent parmi les premiers responsables du changement climatique, elle ne doit pas servir à leur donner bonne conscience. Ils doivent tenir leurs promesses sans délai, mais aussi veiller à ce qu’il y ait un engagement décisif en faveur de la réduction des émissions, de l’élimination progressive des combustibles fossiles et de l’apport de financement pour rendre rapidement opérationnel le fonds " pertes et dommages " créé lors de la COP27. » a déclaré Rimmel Mohydin, chargée de campagne pour l’Asie du Sud à Amnesty International.
« En outre, il est essentiel que le Pakistan utilise ces fonds de manière équitable, inclusive et transparente. Les autorités pakistanaises doivent veiller à ce que les groupes les plus marginalisés, indépendamment de leur genre et de leur statut socioéconomique, et ceux qui sont déjà bien en-deçà du seuil de pauvreté et sont exposés aux maladies, aux déplacements et à la faim, reçoivent l’aide dont ils ont besoin.
« L’utilisation des fonds en accordant la priorité aux efforts de réhabilitation doit se faire par le biais d’une large consultation, notamment avec les personnes touchées et la société civile. Il faut un suivi indépendant de l’usage qui en est fait, pour que la population puisse demander des comptes et pour garantir une reconstruction équitable. »
Complément d’information
Les donateurs du monde entier se sont engagés à verser plus de 9 milliards de dollars (dépassant l’objectif de 8 milliards) pour aider le Pakistan à se remettre des inondations dévastatrices qui ont frappé le pays en 2022. Cela fait suite à l’appel de fonds de 186 millions de dollars (173 millions d’euros) pour une première aide d’urgence à l’initiative des Nations unies ; moins de la moitié du montant avait été collecté.
Les dégâts causés par les inondations au Pakistan en 2022 ont touché les trois quarts du pays, laissant près d’un million de personnes sans accès à un logement sûr et adéquat. Alors que le Pakistan représente 0,4 % des émissions historiques, il figure sur la liste des endroits du monde les plus vulnérables au changement climatique – ce qui rappelle avec force les conséquences de ce changement et la nécessité pour les États de redoubler d’efforts en matière d’adaptation et d’atténuation.
Amnesty International a publié une déclaration [1]/ sur les inondations mortelles au Pakistan qui met l’accent sur les obligations de la communauté internationale en termes de droits humains.