« L’assassinat d’un avocat défenseur des droits humains est un nouvel exemple de la culture de l’impunité qui ne cesse de s’aggraver aux Philippines et vient s’ajouter au bilan déjà désastreux du gouvernement en termes de droits humains, a déclaré Ritz Lee Santos III, président d’Amnesty International Philippines.
Le meurtre de Benjamin Ramos est d’autant plus alarmant en pleine « guerre contre la drogue » menée par le gouvernement, qui a déjà coûté la vie à des milliers de personnes. Lorsque les défenseurs des droits humains seront définitivement réduits au silence, qui viendra défendre les victimes de plus en plus nombreuses d’atteintes aux droits humains ?
« Nous demandons au gouvernement d’ouvrir rapidement une enquête approfondie et impartiale sur l’homicide de Benjamin Ramos et sur les meurtres d’avocats et de juges perpétrés depuis le début de la présidence de Rodrigo Duterte. En refusant, il témoignerait d’un mépris flagrant pour le droit à la vie, pour lequel il essuie déjà de vives critiques. Cela signifierait également une érosion supplémentaire du peu d’espoir qui subsiste de voir ce gouvernement s’engager réellement à assurer la sécurité des Philippins. »
Complément d’information
D’après certaines informations, Benjamin Ramos a été abattu par des hommes armés circulant à moto dans la nuit du 6 novembre dans la ville de Kabankalan, dans le Negros Occidental. Il avait cofondé le Syndicat national des avocats du peuple (NUPL), un groupe d’avocats spécialisés dans la défense des droits humains offrant une aide juridique gratuite aux victimes de violations de ces droits.
D’après le NUPL, Benjamin Ramos a récemment fourni une aide juridique gratuite aux familles de neuf ouvriers agricoles de plantations sucrières tués dans la ville de Sagay, dans le Negros Occidental, le 20 octobre.
Selon le NUPL, Benjamin Ramos est le 34e avocat assassiné sous la présidence de Rodrigo Duterte. Un procureur, des juges et des représentants du gouvernement au niveau local ont également été tués, dont le juge du tribunal régional de première instance de la ville d’Ozamiz, Edmundo Pintac, qui instruisait des affaires de stupéfiants lorsqu’il a été abattu par des agresseurs à moto, le 8 octobre.