« Les gens manifestent parce qu’ils vivent dans des situations économiques difficiles. Au lieu de les frapper et de les arrêter, le gouvernement devrait chercher à résoudre les problèmes sous-jacents qui poussent les gens à aller manifester à maintes reprises dans la rue, a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
« Seule une enquête indépendante peut empêcher l’utilisation d’une force excessive à l’avenir. Toute personne dont il s’avérera qu’elle a eu recours illégalement à la force, notamment en frappant brutalement des personnes qui manifestaient ou en tirant du gaz lacrymogène, devra être tenue de rendre des comptes. »
Les personnes qui manifestaient à Tataouine, ville du sud du pays, demandaient [1] que soit appliqué un accord passé en 2017 avec le gouvernement pour la création d’emplois, lorsque la police est intervenue pour disperser le rassemblement. Amnesty International a pu établir que les forces de sécurité avaient arbitrairement arrêté des dizaines de personnes qui manifestaient, et qu’elles avaient utilisé inutilement une force excessive sous la forme de coups et de jets de gaz lacrymogène.
Amnesty International a interrogé 16 personnes, dont six ayant été arrêtées dans le contexte du mouvement de protestation ; des personnes ayant été prises dans des tirs de gaz lacrymogène ; des témoins des actions des forces de sécurité ; deux membres de la profession médicale s’étant occupés de personnes conduites à l’hôpital après avoir été exposées à du gaz lacrymogène, et une journaliste locale.
Amnesty International a passé en revue des photographies et des vidéos réalisées par des personnes qui manifestaient et des reporters locaux, et elle a étudié les déclarations faites par le ministère de l’Intérieur et les autorités locales.