Les coulisses sanglantes du Grand Prix F1 de Bahreïn

Ce week-end, le monde aura une nouvelle fois le regard tourné vers le Circuit international de Bahreïn pour l’un des événements du calendrier sportif les plus flamboyants : le Grand prix de Formule 1 de Bahreïn. Alors que vous attachez votre ceinture pour savourer cette compétition sportive de haut niveau, nous aimerions attirer votre attention sur cinq réalités se déroulant à l’ombre des projecteurs braqués sur ce prestigieux circuit.

Envoyer des tweets peut vous conduire en prison

Publier des critiques du gouvernement sur les réseaux sociaux peut vous conduire en prison. C’est le cas de Nabeel Rajab, défenseur des droits humains bien connu à Bahreïn, qui purge une peine de cinq ans d’emprisonnement pour avoir tweeté au sujet du conflit au Yémen et des allégations de torture dans la prison de Jaww. De même, Najah Yusuf se trouve derrière les barreaux et a subi des abus sexuels pour avoir publié des tweets qui critiquaient notamment les courses de F1.

Les défenseurs des droits humains sont persécutés et poursuivis en justice

À la suite d’une nouvelle répression en 2016, la plupart des défenseurs des
droits humains à Bahreïn ont été incarcérés, réduits au silence ou sont partis à l’étranger. Sayed Ahmed al Wadaei, militant bahreïnite des droits humains, s’est réfugié au Royaume-Uni en 2012, après avoir été détenu, torturé et condamné à six mois de prison par un tribunal militaire. Ne reculant devant rien, il y a un an, les autorités bahreïnites ont arrêté de manière arbitraire sa belle-mère, son beau-frère et son cousin, à titre de représailles parce qu’il continuait de défendre les droits humains en exil.

La population apatride de Bahreïn augmente

Le gouvernement continue de recourir à la déchéance de nationalité, rendant des centaines de personnes apatrides, à titre de sanctions pour « atteintes à la sécurité nationale ». Depuis 2011, plus de 800 personnes ont ainsi été destituées de leur nationalité. Parmi elles, 115 l’ont été à la suite d’un procès collectif grotesque fondé sur des « aveux » extorqués sous la torture.

Les détenus malades sont victimes de négligences médicales

Dans une récente enquête, Amnesty International a révélé des négligences médicales choquantes dans la prison de Jaww à Bahreïn. Dans certains cas, des détenus atteints de pathologies graves comme le cancer, la sclérose en plaques et la drépanocytose, se sont vu refuser des soins et traitements spécialisés.

Des figures de l’opposition interdites d’élections

L’an dernier, les autorités ont renforcé leur répression violente contre les mouvements de l’opposition, en adoptant une loi qui interdit « aux leaders et membres actifs de formations politiques dissoutes » de se présenter à des élections. Puisqu’elles ont dissout en 2018 les principaux groupes d’opposition du pays, Waad et Al Wefaq, leurs leaders et leurs adhérents ne peuvent plus présenter leurs candidatures lors de scrutins.

Et ce n’est pas tout ! Le bilan de Bahreïn en termes de droits humains est loin d’être aussi rutilant que les puissantes voitures de course qui s’élancent sur ce spectaculaire circuit. Pour en savoir plus, veuillez consulter le dernier rapport d’Amnesty International sur la situation des droits humains à Bahreïn.

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