Violences policières - Pour que George Floyd ne soit pas mort pour rien

Depuis le 25 mai, date à laquelle George Floyd a perdu la vie sous le genou d’un policier à Minneapolis, une vague de protestation demandant la justice raciale et une réforme de la police a déferlé aux États-Unis, et dans le reste du monde. Avec des changements à la clé.

« Je ne peux plus respirer » : ces mots prononcés par George Floyd, aux États- Unis, alors qu’il agonisait le visage écrasé sur le bitume d’une rue de Minneapolis, sont devenus le cri de ralliement de millions de personnes.

Dans un élan de solidarité historique, ces hommes et ces femmes issu·e·s de différentes couches de la société, sont descendues dans la rue pendant plusieurs semaines, manifestant, scandant des slogans, s’agenouillant, et ce, dans un seul but : obtenir un changement, pas seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde.

Ainsi, #BlackLivesMatter est passé d’un simple appel à l’égalité raciale à un nouveau slogan pour la réinvention de la police, soutenu par les deux tiers de la population américaine. Ce mouvement ne semble pas devoir s’épuiser de sitôt. Et malgré la répression exercée par la police aux États-Unis, des changements réels et significatifs ont été observés.

UN MAPPING VIDÉO #JUSTICEFORFLOYD

Dans la nuit du 30 juin dernier, alors que les quatre policiers impliqués dans le meurtre de George Floyd comparaissaient devant un tribunal de Minneapolis, Amnesty International a projeté sur l’ambassade des États-Unis, à Bruxelles, un mapping vidéo réalisé par Dirty Monitor, représentant le portrait de George Floyd. Dans le visage de celui qui est devenu un symbole, apparaissaient les noms des signataires de notre pétition demandant que justice soit rendue à George Floyd, signée par 20000 personnes en Belgique francophone.

Retrouvez la vidéo « making of » du mapping : amnesty.be/George-Floyd-mapping

DES CHANGEMENTS MAJEURS

Derek Chauvin, policier de Minneapolis, qui a appuyé son genou sur le cou de George Floyd pendant plus de huit minutes, a été arrêté. Les charges retenues contre lui ont été aggravées et il est désormais inculpé pour meurtre non prémédité. Trois autres policiers impliqués dans cette affaire ont quant à eux été inculpés de faits d’une moindre gravité. Il s’agit d’une avancée importante vers le respect de l’obligation de rendre des comptes, non seulement pour George Floyd, mais aussi pour toutes les autres victimes de violences policières.

Par ailleurs, la ville de Minneapolis s’est engagée à démanteler le service de police et à le remplacer par un système communautaire de sécurité publique novateur. À Los Angeles, comme dans différentes villes, les maires ont par ailleurs annoncé qu’ils envisageaient de réduire le budget de la police. Dans des dizaines de villes des États-Unis, des monuments et des statues érigés à la mémoire de personnes avec un passé ou un héritage raciste ont été retirés.

INTERDIRE LA PRISE D’ÉTRANGLEMENT

Après plusieurs semaines de manifestations et de pressions de la part des communautés concernées, le président Donald Trump a signé un décret incitant, avec des subventions fédérales, les services de police à interdire les prises d’étranglement, et demandant la création d’un registre national des agents des forces de l’ordre responsables d’un recours à une force excessive. Amnesty International ne se satisfait pas de ce décret, estimant que de nombreuses autres mesures sont nécessaires, mais il est encourageant de voir que les pressions exercées au niveau mondial ont forcé le gouvernement à agir.

Dans les semaines qui ont suivi la mort de George Floyd, des textes ont été adoptés interdisant l’utilisation des prises d’étranglement par les forces de l’ordre, de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc, de substances chimiques irritantes contre les manifestants pacifiques et/ou les perquisitions opérées « sans frapper à la porte ».

Des projets de loi ont été présentés visant à remédier aux problèmes liés à l’immunité qualifiée pour les agents des forces de l’ordre, à l’utilisation des caméras portées sur le corps, au profilage ethnique, et sur les normes relatives à l’usage de la force, la transparence des activités de la police par l’utilisation des données, l’amélioration de la formation des policiers, et sur d’autres réformes encore.

DES MESURES CONTRE LE RACISME PAR LES ENTREPRISES

L’onde de choc de ce mouvement, puissante, a également touché le monde entrepreneurial. En effet, si les dirigeants d’entreprises ont encore beaucoup à faire pour remédier au problème des préjugés racistes et des inégalités raciales, certains ont pris des mesures encourageantes.

À titre d’exemples, Amazon a mis en place un moratoire sur l’utilisation par la police du produit de reconnaissance faciale appelé Rekignition, Johnson & Johnson s’est engagé à cesser de vendre ses crèmes pour éclaircir la peau et Starbucks a assoupli sa politique du personnel en autorisant ses salarié·e·s à porter un tee- shirt et des pins Black Lives Matter.

Parallèlement à toutes ces avancées, le 19 juin est la date qui a été retenue aux États-Unis pour célébrer la fin de l’esclavage dans le pays ; ce jour est appelé « Juneteenth ». Le corps législatif fédéral a présenté un texte faisant de Juneteenth un jour férié national. Parallèlement, partout aux États-Unis, des employeurs, y compris de grandes entreprises, ont décidé de donner un jour de congé payé à leurs employé·e·s pour Juneteenth.

Bien entendu, beaucoup d’autres réformes sont nécessaires, à tous les niveaux, et les militant·e·s et organisateurs·trices continuent d’agir pour un changement réel et durable. Aux États-Unis et dans d’autres pays du monde, des personnes ont, aux côtés des dirigeant·e·s du mouvement pour les droits civiques et des organisations de défense des droits humains, continué de demander que les personnes noires soient traitées de la même façon que les autres. Elles exigent également que les policiers répondent de leurs actes en cas d’agissements marqués par le racisme en ce qui concerne le maintien de l’ordre et l’utilisation de la force. Leur persévérance et l’injustice de la mort de George Floyd ont abouti à un changement social significatif, unifié le mouvement pour l’égalité des droits, et incité à militer et à agir alors que sévissait une pandémie touchant le monde entier. Ce mouvement pour la justice, la reddition de comptes et l’égalité est un marathon, et non un sprint. Et pour le remporter, nous disposons d’un atout imparable : la solidarité mondiale.

LES VIOLENCES POLICIÈRES SUR UNE CARTE INTERACTIVE

À travers les États-Unis, dans les jours et semaines qui ont suivi le décès de George Floyd, les forces de police se sont livrées à des violations graves et généralisées des droits humains des manifestant·e·s dénonçant l’homicide illégal de personnes noires et réclamant une réforme de la police. Amnesty International a recueilli des informations sur 125 cas de violences policières, perpétrées dans 40 États et dans le District de Columbia, et recensées sur une carte interactive. À consulter sur : amnesty.be/violences-police-BLM

Agissez pour mettre fin aux violences policières aux États-Unis en signant notre pétition : amnesty.be/violences-policieres-usa

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