Zaman Sultani, chercheur à Amnesty International, a déclaré :« Les attaques systématiques visant la minorité chiites hazara en Afghanistan pourraient constituer des crimes contre l’humanité et doivent être condamnés catégoriquement.
« Durant l’année écoulée, cette minorité a subi de nombreuses attaques qui n’ont guère suscité de réaction. Il est crucial que les talibans, en tant qu’autorités de facto, mènent sans délai des enquêtes impartiales et exhaustives qui devront être conformes au droit international et aux normes connexes. Les personnes soupçonnées d’être pénalement responsables de ces crimes de droit international et de ces violations des droits humains doivent être déférées à la justice dans le cadre de procès équitables, devant des juridictions civiles de droit commun et sans recours à la peine de mort. »
« Les talibans ont la responsabilité de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des civil·e·s en Afghanistan. Ils doivent donc immédiatement mettre en place les mesures qui s’imposent pour garantir la protection de tous les civil·e·s dans le pays. »
Complément d’information
Vendredi 5 août, au moins huit personnes ont été tuées et 18 blessées par une explosion à Kaboul. Le lendemain, samedi 6 août, une bombe a explosé dans une rue commerçante très fréquentée de Kaboul, tuant huit personnes et en blessant au moins 22, d’après les médias.
Dimanche 7 août, l’ONU a indiqué [1] qu’au moins 120 personnes avaient été tuées ou blessées à la suite d’attaques revendiquées par État islamique au Khorassan.
Depuis la prise de pouvoir des talibans, les minorités telles que la minorité chiite hazara ne disposent d’aucune réelle représentation au sein des instances de sécurité et de gouvernance des talibans.
Amnesty International a précédemment fait état d’homicides ciblés visant la communauté hazara après la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en 2021.