Réagissant à l’agression, , Man-kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong, a déclaré :
« Cette attaque infâme dont Jimmy Sham a été victime constitue manifestement une tentative délibérée d’intimidation d’un militant pro-démocratie bien connu. Outre les menaces physiques, Jimmy Sham a également été victime d’insultes homophobes. La police de Hong Kong doit mener dans les meilleurs délais une enquête digne de ce nom sur ces agissements méprisables. »
« Les manœuvres de harcèlement répétées visant des militants, auxquelles s’ajoute l’interdiction par la police de manifestations, ont créé un climat de peur pour les manifestants pacifiques. Il est essentiel que les autorités fassent clairement savoir que ceux qui s’en prennent violemment à des militants pacifiques, quelles que soient leurs opinions politiques, auront à répondre de leurs agissements devant la justice. »
Complément d’information
Jimmy Sham, chef de file du Front des droits humains civiques (FDHC), a organisé plusieurs grandes manifestations pacifiques à Hong Kong contre le projet de loi sur l’extradition. Jeudi, à l’heure du déjeuner, cet homme et un de ses amis ont été attaqués par deux hommes masqués armés d’une batte de baseball et d’un grand couteau. Jimmy Sham n’a pas été blessé, mais son ami a dû être hospitalisé pour une blessure au bras.
De plus, une dizaine de manifestants soutenant le gouvernement se sont rassemblés devant l’organisation LGBTI où Jimmy Sham travaille. Certains d’entre eux ont crié des insultes homophobes.
Jeudi, la police de Hong Kong a interdit au FDHC d’organiser un rassemblement et une marche le 31 août, qui marque le cinquième anniversaire de l’annonce par Pékin de sa décision concernant la tenue d’un « suffrage universel » à Hong Kong. Le FDHC a fait appel de cette décision.
La police affirme que cette interdiction est justifiée parce que selon elle certains manifestants sont susceptibles d’utiliser la violence et de blesser des gens.
Le FDHC a organisé les manifestations contre le projet de loi sur l’extradition du 9 juin 2019, au cours desquelles un million de personnes, selon les estimations, sont descendues dans la rue pour manifester, ainsi que les manifestations du 16 juin, qui ont réuni quelque 2 millions de participants. Le 18 août, la police a interdit au FDHC d’organiser un défilé, mais autorisé un rassemblement à Victoria Park. D’après les estimations, 1,7 million de personnes se sont retrouvées dans les principales rues de l’île de Hong Kong, essayant d’entrer dans le parc pour participer au rassemblement. Aucun incident violent n’a été signalé ce jour-là.