En réaction à ces affrontements, Man-kei Tam, directeur d’Amnesty International Hong Kong, a déclaré :
« Les violences dirigées contre la police samedi n’excusent en rien le fait que les policiers se déchaînent ailleurs. Les scènes terribles filmées dans la station de métro Prince Édouard, avec des passants terrifiés pris dans la mêlée, étaient bien loin de respecter les normes internationales en matière de maintien de l’ordre.
« Les images vidéo montrent des policiers faisant irruption à bord d’un wagon et frappant à coups de matraques des personnes qui ne représentaient aucune menace. Ils ont aspergé du gaz poivre dans un wagon où les passagers n’avaient aucun moyen de sortir, tandis que les secouristes se sont vus interdire l’entrée de la station. Très inquiétant également, un policier semble avoir pointé à bout portant sur les passagers du train un lance-grenades en mousse. Loin d’apaiser la situation, ce genre de tactiques policières illégales met de l’huile sur le feu.
« De graves questions se posent aussi quant au déploiement de policiers infiltrés parmi les manifestants et au rôle qu’ils auraient joué en termes d’incitation à la violence. Ces policiers ne devraient jamais agir comme des agents provocateurs. Cela engendre méfiance et suspicion et sème la discorde parmi les citoyens qui jouissent du droit de réunion et d’association.
« Pour la première fois, la police a utilisé une teinture bleue dans les canons à eau, ce qui veut dire que de très nombreuses personnes, dont des passants et des journalistes, peuvent être marqués de manière indiscriminée. Ces tactiques constituent une véritable menace pour les libertés d’expression et de réunion pacifique et le droit à un procès équitable. L’opération policière menée samedi ne fait que souligner la nécessité de mener des investigations indépendantes et adéquates sur le maintien de l’ordre lors des manifestations. »