« Ces derniers jours, le pays a connu des événements profondément inquiétants, liés à des attaques antimusulmanes et à des discours de haine. De plus, les autorités, en démolissant illégalement des propriétés privées appartenant à des émeutiers présumés, sans avertir les intéressés ni respecter d’autres garanties de procédure régulière, selon les informations recueillies, ont porté gravement atteinte à l’état de droit. La plupart des propriétés démolies appartenaient à des personnes musulmanes. Démolir ainsi à titre punitif le logement familial de personnes soupçonnées d’actes répréhensibles pourrait également s’apparenter à une punition collective, contraire au droit international relatif aux droits humains.
« Les autorités doivent mener de toute urgence une enquête approfondie, impartiale et transparente sur ces démolitions, et veiller à ce que les responsables présumés d’incitation à la violence et au vandalisme soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables. Les victimes doivent bénéficier d’un recours effectif. L’État a le devoir de protéger toutes les personnes relevant de sa juridiction, y compris les communautés minoritaires », a déclaré Aakar Patel, président du conseil d’administration d’Amnesty International Inde.
Complément d’information
Le 11 avril, un couvre-feu a été imposé dans la ville de Khargone, au Madhya Pradesh - auparavant, des slogans provocateurs auraient été scandés près d’une mosquée pendant la fête de Ram Navami, déclenchant une émeute, des jets de pierres et des violences.
Le Premier ministre du Madhya Pradesh, Shivraj Singh Chouhan, a déclaré aux médias que les émeutiers avaient été identifiés et a annoncé : « [les mesures à leur encontre] ne se limiteront pas à des arrestations, les dégâts seront répercutés sur [leurs] biens privés ou publics ».
Moins de 24 heures plus tard, les autorités locales ont démoli les propriétés et les habitations des responsables supposés des violences, membres pour la plupart de familles musulmanes économiquement défavorisées [1].