Ces 15 000 signatures seront également remises à la ministre de la Santé du gouvernement de Wallonie, Christie Morreale, que des représentant·e·s des organisations rencontreront au mois d’octobre. Enfin, la pétition sera envoyée aux autorités fédérales compétentes.
Toutes les autorités compétentes doivent veiller à ce que soit promue la diffusion d’informations sur les services existants permettant aux personnes âgées, ainsi qu’à leurs aidant·e·s, de prendre connaissance de leurs droits
« Suite aux alertes lancées quant aux graves violations des droits humains qui ont résulté de la pandémie de COVID-19 dans les MR/MRS et qui auraient pu être évitées, nos autorités semblent enfin avoir compris que la façon dont fonctionne ce secteur a cruellement besoin d’être repensée et paraissent s’être attelées à la tâche, expliquent les organisations. Fort·e·s des 15 000 signatures récoltées en Belgique francophone, nous serons très attentif·ve·s à ce qui sera effectivement mis en place et continuons d’appeler notamment à la représentation et la participation des résident·e·s et de leurs représentant·e·s légaux, des gestionnaires des MR/MRS et du personnel soignant dans les processus de planification et de décision liés aux questions qui ont un impact sur les résident·e·s. »
Parmi les priorités des organisations, figure également la nécessité pour les MR/MRS de disposer d’un personnel spécialisé, en nombre suffisant et bénéficiant de conditions de travail adéquates, étant correctement équipé et formé pour garantir le respect des droits des personnes vivant dans ces établissements.
« Les autorités fédérées doivent par ailleurs veiller à ce que les organes d’inspection des MR/MRS soient dotés de moyens suffisants pour mener à bien leur mission, en toute indépendance. Parallèlement, les formations de base et continues à destination du personnel et des directions des MR/MRS doivent être renforcées, tout en favorisant une vision humaniste de l’accompagnement du vieillissement », insistent les organisations.
« Il est essentiel que soit promue et soutenue par les autorités fédérées la vie à domicile dans de bonnes conditions si cela correspond au souhait de la personne âgée et les initiatives collectives alternatives basées sur le respect des droits fondamentaux et l’épanouissement »
Toute restriction des droits fondamentaux des résident·e·s de MR/MRS, comme la privation de liberté de mouvement, doit en outre être encadrée par la loi, et ce, afin d’éviter les abus.
« Il est enfin essentiel que soit promue et soutenue par les autorités fédérées la vie à domicile dans de bonnes conditions si cela correspond au souhait de la personne âgée et les initiatives collectives alternatives basées sur le respect des droits fondamentaux et l’épanouissement », expliquent encore les organisations.
Des demandes spécifiques aux autorités fédérales complètent les recommandations des organisations, parmi lesquelles l’appel à ratifier dans les plus brefs délais et sans aucune réserve le Protocole facultatif à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Il est en outre indispensable que soit mis en place un mécanisme national de prévention apte à surveiller tous les lieux où des personnes ont été, sont ou pourraient être privées de liberté, même si ce n’est pas leur fonction, y compris les MR/MRS.
« De façon globale, toutes les autorités compétentes doivent veiller à ce que soit promue la diffusion d’informations sur les services existants permettant aux personnes âgées, ainsi qu’à leurs aidant·e·s, de prendre connaissance de leurs droits. Ces informations doivent également leur permettre de prendre connaissance des services d’écoute existants et d’introduire des recours. Malgré la prise de conscience par nos autorités des drames qui se jouent dans les MR/MRS, le respect et la réalisation des droits humains des résident·e·s sont encore loin d’être acquis. Nous continuerons de mettre la pression sur ces mêmes autorités pour que les efforts encore nécessaires soient apportés le plus rapidement possible », concluent les organisations.