Un sondage publié en septembre 2021 par l’institut IPSOS à la demande d’Amnesty International révèle que 89% des aîné·es en Belgique francophone se sentent jeunes d’esprit et que 87% d’entre eux·elles se sentent bien dans leur peau. Pourtant, près d’1 aîné·e sur 3 se sent vieux·vieille dans le regard des autres.

Abandonné·es, négligé·es, ou maltraité·es, les aîné·es sont victimes de stéréotypes, de préjugés, de discrimination et de maltraitance. Ensemble, mettons fin à l’âgisme envers les aîné·es .

Avec la participation de la Loterie Nationale.

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L’âgisme envers les aîné·es en Belgique

20%
des aîné·es se sentent abandonné·es ou négligé·es par la société actuelle
7 aîné·es sur 10
sont victimes de préjugés en raison de leur âge
La moitié
des aîné·es trouvent que l’opinion et les besoins des aîné·es ne sont pas correctement traduits dans les politiques publiques
1 aîné·e sur 4
est confronté·e à au moins un type de maltraitance

L’ âgisme, c’est quoi ?

L’âgisme ce sont les stéréotypes, les préjugés et la discrimination à l’encontre de personnes en raison de leur âge. L’âgisme peut être institutionnel, interpersonnel ou même intériorisé. Cela nous touche tou·tes au cours de notre vie : un·e adolescent·e peut être considéré·e comme immature et irresponsable, un·e jeune adulte sera potentiellement considéré·e comme incompétent·e lors d’un entretien d’embauche, ou encore un·e aîné·e pourra être jugé·e sénile du fait de son âge.

Amnesty International s’attaque à l’âgisme envers les plus de 55 ans. Aujourd’hui, en Belgique francophone, ce sont 7 aîné·es sur 10 qui sont victimes de préjugés en raison de leur âge. On pense d’eux·elles qu’ils·elles ne sont pas au point avec les technologies, qu’ils·elles ne comprennent pas les générations plus jeunes, qu’ils·elles sont fragiles, qu’ils·elles voient moins bien et entendent moins bien, etc. Autant de préjugés auxquels ils·elles font face tous les jours et qui mettent une distance entre eux·elles et le reste de la société.

L’âgisme est hétérogène

Au travail, 23% des aîné·es ont été traité·es différemment depuis qu’ils·elles ont atteint l’âge de 55 ans.

Dès 55 ans ? Oui, l’âgisme touche les aîné·es dès 55 ans et c’est sur le lieu du travail qu’il est le plus perceptible.

Ce phénomène ne touche pourtant pas toutes les personnes de plus de 55 ans de la même manière. À 55 ans, à 65 ans ou à 75 ans, l’âgisme n’est pas vécu de la même manière. Notre sondage souligne notamment que plus l’âge est élevé, plus le sentiment d’aliénation est fort.

L’âgisme est un phénomène qui ne peut pas non plus être considéré indépendamment d’autres facteurs. On parle alors d’intersectionnalité. L’âgisme se recoupe et interagit avec d’autres formes de stéréotypes, de préjugés et de discrimination, notamment la discrimination fondée sur le handicap, le sexisme et le racisme. Les multiples formes de préjugés qui se croisent aggravent les désavantages et rendent les effets de l’âgisme encore plus graves.

les conséquences de l’agisme

Selon le sondage, l’un des domaines où l’âgisme prédomine est celui du digital. Le stéréotype selon lequel les plus de 55 ans ne savent pas utiliser les outils numériques est largement répandu et touche même les aîné·es qui ont une bonne connaissance de ces outils.

Alors qu’il semble presque indispensable de recourir aux outils numériques dans différents domaines de la vie quotidienne, les aîné·es n’ont pas l’impression que les services auxquels ils·elles ont accès leur offrent suffisamment de soutien ou d’orientation pour leur permettre de le faire de manière autonome. Ils·elles sont livré·es à eux·elles-mêmes et condamné·es à suivre ou à rester sur le bord de la route.

Ce qui arrive dans le secteur du digital se retrouve malheureusement dans beaucoup d’autres secteurs. De manière générale, ils·elles ont le sentiment de ne plus pouvoir participer à la société au même titre que les plus jeunes, d’avoir perdu le droit de s’exprimer, que leurs chances de contribuer et de mettre en avant leurs compétences sont réduites. Ce sont finalement 20% des aîné·es qui se sentent abandonné·es ou négligé·es par la société actuelle.

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La maltraitance envers les ainé·es

Plus de la moitié
Des aîné·es ont été confronté·es à une forme de maltraitance ou connaissent quelqu’un qui y a été confronté
1 aîné·e sur 5
a été victimes d’agressions verbales, d’humiliation, de harcèlement, de menaces …
au moins 1 fois par an
c’est la fréquence à laquelle 60% des aîné·es vivent une situation de maltraitance

Les stéréotypes, préjugés et discriminations poussés à l’extrême peuvent entraîner des cas de maltraitance. Le sondage d’Amnesty International relève notamment que 1 aîné·e sur 4 a été confronté·e à au moins un type de maltraitance. La proportion augmente drastiquement dès lors qu’il est demandé aux personnes interrogées si elles ont été victimes ou connaissent quelqu’un qui a été victime de maltraitance. Ainsi, la moitié d’entre eux·elles ont été confronté·es à de la maltraitance ou connaissent quelqu’un qui a vécu de tels actes.

La maltraitance psychologique, qui recouvre les agressions verbales, l’humiliation, le harcèlement, les menaces, etc. est la forme de maltraitance la plus courante à l’encontre des aîné·es. Ces chiffres sur la maltraitance révèlent cependant plusieurs cas de maltraitance physique, de négligence et d’abus civils et financiers.

Ces cas de maltraitance peuvent à terme être banalisés, car intériorisés par chacun·e d’entre nous. Par exemple, l’infantilisation d’une personne plus âgée reste assez courante, ce qui constitue bien de maltraitance psychologique. Ainsi, bien que dans 37% des cas, l’agresseur·se soit une personne inconnue, il apparaît que, dans 11% des cas, il s’agit d’un·e ami·e ou d’une connaissance. Dans près d’1 cas sur 4, il s’agit d’un·e membre de la famille.

Il existe plusieurs structures d’aides en cas de discrimination ou de maltraitance envers les aîné·es en Belgique francophone

Découvrez les organismes à contacter

Le magazine Moustique a aussi réalisé une enquête sur la discrimination des plus de 55 ans en Belgique. Découvrez le dossier

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Depuis l’instant de notre naissance, nous nous faisons entendre de milles manières dans différentes domaines de la vie. Nous revendiquons, pour nous et pour les autres et nous nous mobilisons pour défendre les droits humains dont nous jouissons toutes et tous. Mais avec l’âge, se faire entendre peut devenir plus compliqué, quand cela n’est pas carrément méprisé. Nous lançons une campagne intitulé « Vieillir avec force » ("Age Loud" en anglais) pour exiger un monde où on écoute la voix des personnes âgées et on veille au respect de leurs droits fondamentaux. Nous prenons toutes et tous de l’âge et il est temps de changer notre vision des personnes âgées : ils et elles ne sont pas que des sujets relevant du secteur caritatif ou médical mais bien plus des détenteurs de droits.

Découvrez les grands axes de cette nouvelle campagne (en anglais)

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