« Cette attaque cruelle et motivée par des considérations politiques contre des personnes âgées ayant simplement assisté à un rassemblement en faveur d’un parti de l’opposition est scandaleuse. De tels actes de violence, qui ont entaché à de nombreuses reprises le paysage politique zimbabwéen par le passé, menacent grandement les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. » a déclaré Flavia Mwangovya, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
« Ces attaques ont clairement pour but de harceler et d’intimider les membres de l’opposition politique d’ici à l’élection qui se tiendra dans quelques mois au Zimbabwe, et pourraient avoir un effet paralysant à travers le pays. Les autorités zimbabwéennes doivent prendre toutes les mesures nécessaires afin de prévenir des actes de violence motivés par des considérations politiques, et s’abstenir de tenir des propos incendiaires susceptibles d’inspirer des attaques similaires ou de dissuader des personnes d’exprimer leur soutien aux partis politiques de leur choix.
« Les autorités zimbabwéennes doivent également mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante et impartiale sur ces agressions, et veiller à ce que les responsables présumés soient traduits en justice dans le respect des normes d’équité des procès. Elles doivent aussi pleinement respecter et protéger les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique avant, pendant et après l’élection prochaine. »
Complément d’information
Cette vidéo [1], qui semble avoir été filmée par un des agresseurs, montre un groupe d’individus semblant soutenir le parti au pouvoir, la ZANU-PF, en train de rouer des personnes âgées de coups de pied et de bâton dans la section électorale 4 du village de Bhunu, à Murehwa Nord, secteur rural de l’est de Marondera.
Dans cette courte séquence, on voit des hommes et des femmes âgées se faire cruellement agresser et questionner pour avoir simplement assisté à un rassemblement politique en faveur de la Coalition des citoyens pour le changement.
Le Zimbabwe a une longue histoire de violence dans le contexte des élections, des partis d’opposition ayant accusé de manière répétée la ZANU-PF d’être à l’origine de ces attaques. Amnesty International a précédemment recensé des violations similaires des droits humains liées à des élections dans le pays. Durant les élections de 2008, plus de 200 personnes ont été tuées pendant et après le scrutin, dans le cadre de violences contre des sympathisant·e·s de l’opposition.